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Diesel : faut-il encore en acheter ? Les consommateurs se posent des questions

Le diesel ne fait plus l’unanimité, loin de là. Chaque matin, dans les parkings, ce sont encore ses moteurs qui ronronnent, mais la question flotte dans l’air comme une odeur d’incertitude : combien de temps leur restera-t-il sur nos routes ? Face aux prix à la pompe, à la pression des ZFE et aux discours politiques en constante évolution, choisir le diesel aujourd’hui, est-ce vraiment un choix éclairé ou juste le reflet d’une époque en train de s’effacer ?

Pour certains, le diesel rime avec souvenirs de vacances sans fin et trajets avalés sans sourciller. Pour d’autres, il incarne la crainte de la prochaine règle qui tombera, interdisant de rouler là où l’on vit. Alors, faut-il encore miser sur ce vieux compagnon de route, ou bien assister sans regret à la fin d’un règne ?

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Le diesel face aux nouvelles normes et aux attentes des automobilistes

Impossible d’ignorer le virage pris par les législateurs : le diesel se retrouve sur une pente glissante. Les normes environnementales se font de plus en plus strictes, passant de la norme Euro 6d à la future Euro 7 qui promet d’aller encore plus loin. Développer des moteurs capables de répondre à ces exigences coûte cher, et l’offre fond comme neige au soleil. Des marques comme Porsche, Toyota ou Volkswagen tirent déjà un trait sur le diesel dans leurs catalogues.

Dans les grandes villes, les ZFE (Zones à Faibles Émissions) s’étendent comme une toile d’araignée. Un système de vignettes Crit’Air classe chaque véhicule selon sa pollution. Les vieux diesels, étiquetés Crit’Air 4 ou 5, sont déjà bannis des centres urbains, bientôt suivis par les Crit’Air 3. De quoi refroidir plus d’un automobiliste citadin.

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L’affaire Dieselgate de 2015, qui a éclaboussé Volkswagen et toute l’industrie, a marqué un tournant. Depuis, le diesel traîne une image ternie, et la confiance s’est effritée. Résultat : les ventes plongent. En 2023, la part du diesel neuf en France passe sous les 10 %, loin des plus de 20 % d’il y a deux ans. Les automobilistes cherchent désormais des voitures qui ne seront pas recalées demain, revendables sans perdre leur chemise.

Quels avantages subsistent pour les conducteurs en 2024 ?

Pourtant, le diesel moderne n’a pas dit son dernier mot. Les moteurs Euro 6d affichent une consommation minimaliste sur route. Les grands rouleurs, ceux qui accumulent plus de 15 000 kilomètres par an, gardent un œil sur ce type de motorisation. Qui d’autre peut encore promettre plus de 1 000 kilomètres avec un plein ? Pour les commerciaux ou les familles qui filent sur autoroute, cet argument reste solide.

Dans les zones rurales, ou pour les utilitaires et poids lourds, l’intérêt du diesel ne faiblit pas. Les constructeurs généralistes continuent d’équiper camionnettes et fourgons de ces motorisations, car la rentabilité compte toujours. Les dispositifs de dépollution comme l’AdBlue et le filtre à particules (FAP) limitent les émissions de NOx et de particules fines, et sur autoroute, le CO2 reste inférieur à celui de l’essence.

  • Consommation basse sur longs trajets : souvent entre 5 et 6 l/100 km, même avec une conduite dynamique.
  • Rentabilité pour ceux qui parcourent beaucoup de kilomètres ou roulent pour leur travail.
  • Autonomie supérieure à la majorité des essences et électriques, surtout sur la route des vacances.

Plus cher à acheter et à entretenir, le diesel garde donc une place de choix pour les gros rouleurs, loin des centres-villes et des ZFE. Pour ceux qui avalent les kilomètres sans compter, il reste un allié fiable et sobre, du moins pour l’instant.

Restrictions, fiscalité, revente : ce qui change concrètement pour les propriétaires

Posséder une voiture diesel aujourd’hui, c’est jongler avec des règles mouvantes et une économie en transition. Les ZFE grignotent chaque année un peu plus le territoire des modèles anciens : Crit’Air 4 et 5 déjà interdits, Crit’Air 3 dans le viseur. Le terrain de jeu des vieux diesels se réduit comme peau de chagrin.

Côté budget, le diesel a perdu de sa superbe. L’écart de prix à la pompe s’est resserré, et les taxes sur le gazole n’en finissent plus de grimper. L’entretien, lui, coûte 10 à 20 % de plus que pour une essence, notamment à cause des systèmes de dépollution sophistiqués (FAP, AdBlue).

Sur le marché de l’occasion, c’est la chute libre. Les chiffres sont implacables : moins de 10 % de part de marché pour le diesel neuf en 2023, et même les constructeurs historiques désertent le segment. Résultat : une offre abondante en seconde main, mais des prix tirés vers le bas.

  • Entretien plus coûteux et fiscalité qui pèse chaque année un peu plus lourd
  • Accès restreint aux centres-villes et aux ZFE, qui s’étendent sans relâche
  • Dépréciation accélérée pour ceux qui espèrent revendre leur diesel à bon prix

Le constat est sans appel : remettre son diesel sur le marché devient un vrai parcours d’obstacles, surtout en ville. Et chaque nouvelle restriction vient compliquer un peu plus la vie des propriétaires de modèles anciens.

voiture diesel

Faut-il encore miser sur le diesel ou privilégier d’autres motorisations ?

Le règne sans partage du diesel appartient au passé, particulièrement en zone urbaine. Les alternatives s’invitent dans le quotidien : hybrides, électriques, essences modernes séduisent par leur polyvalence. L’électrique ouvre toutes les portes des ZFE, avec en prime une fiscalité attrayante. L’hybride cumule les atouts : silencieuse en ville, sobre à la campagne. Quant à l’essence, elle bénéficie d’une gamme renouvelée et de coûts d’entretien plus doux.

Mais le diesel n’a pas été totalement relégué au rang des souvenirs. Pour ceux qui cumulent les kilomètres, transportent du matériel ou vivent loin de la ville, ses arguments restent valables. Autonomie, sobriété, solidité, il garde une longueur d’avance sur certains terrains. Pourtant, l’écart avec l’essence et l’électrique se réduit : les moteurs à essence se sont affinés, l’autonomie des électriques grimpe, l’hybride s’impose en zone périurbaine.

Motorisation Usage idéal Accès ZFE
Diesel Longs trajets, rural, utilitaire Limité selon Crit’Air et année
Essence Mixte, périurbain, faible kilométrage Libre (sauf Crit’Air 3 et +)
Hybride/Électrique Ville, périurbain, zéro émission Accès total
  • Avant d’acheter, regardez en face vos besoins : kilométrage, mode de vie urbain ou rural, accès aux ZFE.
  • Sur le marché de l’occasion, la valeur du diesel s’effrite, sauf pour les modèles encore dans la course, conformes à la norme Euro 6d.

L’évidence s’impose : la transition vers l’hybride et l’électrique s’accélère, portée par l’industrie et la loi. Le diesel doit désormais prouver qu’il mérite sa place. Reste à savoir s’il saura encore convaincre, ou s’il ne lui restera bientôt que les souvenirs des longues routes avalées d’une traite.

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